Hydra par Stephi 75654


HYDRA
Par Stephi 75654

Hydra est une île grecque du Golfe Saronique, au sud d'Athènes, dans la Mer
Égée, en face de la péninsule de l'Argolide. Cette île est sans voiture. Elle
fut une des grandes puissances navales de la Méditerranée à l'époque moderne.
Ses armateurs et ses navires jouèrent un rôle déterminant lors de la guerre
d'indépendance grecque.

Sommaire

* 1 Géographie
o 1.1 Généralités
 o 1.2 Transports
o 1.3 Villes et village
 o 1.4 Curiosités
 * 2 Histoire
o 2.1 Préhistoire, antiquité et période byzantine
 o 2.2 La puissance commerciale et navale
 o 2.3 La guerre d'indépendance grecque
 * 3 Personnalités de l'île
o 3.1 Personnalités historiques
o 3.2 Personnalités contemporaines
* 4 Les Journées Rébétiques d’Hydra
* 5 Notes

Géographie
La côte inhospitalière d'Hydra


Généralités

Hydra n'est qu'une chaîne de montagnes d'une vingtaine de kilomètres de long sur
2 à 3,5 km de large. Son point le plus haut, le Mont Eros ou Vigla culmine à 593
m. Hormis trois anses, la côte de l'île est rocheuse et inhospitalière.
L'intérieur, montagneux est rocailleux et peu fertile. Les collines grises se
terminent souvent en falaises au bord de la mer.
L'eau, malgré le nom de l'île (Hydra ou Hydréa, la « bien arrossée ») semble
avoir toujours manqué. Le nom pourrait être alors ironique.

L'île est séparée de l'Argolide par un bras de mer appelé « Kolpos Idras ».

Transports

Hydra est à 37 milles marins du Pirée. On y va en flying dolphin, des bateaux
grecs hydrojets et hydroptères, en flying cat ou en simple ferry. Les ferrys
mettent trois heures à effectuer le trajet, les autres moitié moins de temps.
L'île est aussi reliée à Égine, Poros, Spetses, Nauplie et Monemvasia.

Villes et villages

Si la ville d’Hydra semble être la seule agglomération de l’île, ce n’est pas
tout à fait le cas.

* Hydra est le principal port et la seule ville de l’île. Abritée au fond
d’une baie qu’on ne découvre qu’au dernier moment, elle s’étage en amphithéâtre
autour de l’anse. Elle était protégée, à l'entrée du port, par des canons que
l'on peut encore voir. La demeure historique des Tombazis abrite l'annexe de
l'École des Beaux-Arts d'Athènes. Sur le quai, le monastère de la Kimissis
Theotokou abrite la principale église de l'île.
* Kaminia à ¾ d’heure à pied d’Hydra vers l’Ouest est un hameau de pêcheurs.
* Mandraki à une heure à pied d’Hydra vers l’Est est le port où se
trouvaient les chantiers navals aux XVIIIe et XIXe siècles.

Curiosités

On y trouve à proximité une grotte donnant sur la mer d'où on peut plonger d'une
hauteur d'environ 4,50 mètres. La plage rocheuse est aménagée et bétonnée. Un
escalier borde la mer pour ceux qui veulent apprendre à plonger.

Histoire

Hydra est longtemps restée en marge des grands mouvements de l'histoire, de
l'Antiquité au Moyen-Âge. Elle commença vraiment à se faire connaître grâce à sa
puissance marchande à partir du XVIIe siècle. Au XIXe siècle, au fait de sa
puissance, la marine hydriote comptait 125 navires et plus de 10.000 marins.

Préhistoire, antiquité et période byzantine

Il semblerait qu'aucune légende, aucun dieu, aucun héros, aucun événement
mythologique ne se rattache à l'île d'Hydra.

La présence d'habitat paysan (agriculteurs et bergers) est attestée dans le
deuxième moitié du troisième millénaire avant notre ère sur les quelques petites
plaines invisibles depuis la mer. De l'obsidienne en provenance de Milo a été
retrouvée sur Hydra.
Durant la période mycénienne, Hydra aurait servi de base navale aux royaumes
continentaux. Des fragments de vases, des outils et une tête d'idole furent
retrouvés sur le Mont Chorissa. Le grand mouvement de population amenant les
Doriens en Grèce vers le XIIe siècle avant notre ère entraîna le dépeuplement de
l'île. Elle aurait été repeuplée par des paysans et bergers, peut-être par le
port continental d'Hermione, vers le VIIIe siècle avant notre ère.

Hérodote nous apprend que vers le VIe siècle avant notre ère, l'île appartenait
à Hermione qui la vendit à Samos qui à son tour la céda à Trézène.

On sait que l'île était peuplée durant la période byzantine (vases et monnaies
découverts au lieu-dit Episkopi). Il semblerait qu'Hydra se soit totalement
dépeuplée lors de la période de domination franque, principalement à cause du
danger pirate. Les habitants des îles se repliaient alors vers l'intérieur des
terres, ce qui ne fut pas possible sur Hydra. On sait que l'île était inhabitée
au XVe siècle lorsque des Albanais orthodoxes fuyant la conquête ottomane y
trouvèrent refuge.

La puissance commerciale et navale

L'île présentant peu d'intérêt, elle fut relativement épargnée par la domination
ottomane. Son développement naval et commercial commença alors. La première
école de marine marchande d'Hydra aurait été fondée vers 1645.[3] Il semblerait
que le premier navire véritablement hydriote ait été lancé en 1657.
L'affrontement entre Venise et l'Empire ottoman au XVIIe siècle limita cet
essor, jusqu'en 1718 et le Traité de Passarowitz.

Dans la première moitié du XVIIIe siècle, Hydra construisit les mêmes navires
que les autres îles de l'Égée : le sachtouri (15 à 20 tonneaux) et le latinadiko
(40 à 50 tonneaux). Les Hydriotes se contentaient alors de naviguer en Égée,
poussant au plus loin jusqu'à Constantinople. Le grand changement survint en
1757, lorsqu'un navire de 250 tonneaux fut lancé. L'île devint alors un port
commercial important. En 1771, 50 navires venus de toute la Grèce furent
recensés en même temps dans sa rade. En 1781, l'île armait 100 bâtiments.[4]
Mais, l'essor commercial d'Hydra était bloqué par l'Empire ottoman, sur
plusieurs plans. Les impôts et taxes très lourds exigés par la Porte limitaient
les velléités de développement. La liberté de commerce était elle-même limitée
par l'administration ottomane. Les Détroits (Dardanelles et Bosphore) donnant
accès à la Mer Noire et au blé des grandes plaines étaient bloqués à la
circulation maritime non-ottomane. Le Traité de Kutchuk-Kaïnardji modifia cet
état de fait. La Russie obtint de l'Empire ottoman le droit de protéger les
Orthodoxes de l'Empire. Cette protection religieuse avait un corrolaire
commercial : les Hydriotes naviguèrent dès lors sous pavillon russe. Le Traité
avait aussi accordé la libre circulation commerciale dans les Détroits. Hydra
étendit son aire commerciale : elle allait du Sud de la Russie aux ports
italiens d'Ancône et Livourne. Les navires hydriotes se contentaient alors
cependant de transporter les marchandises.
À partir de 1785, les armateurs d'Hydra se lancèrent dans l'investissement
commercial. Chaque navire devint une petite entreprise commerciale. Très vite,
les échanges commerciaux du Levant dépendirent des navires d'Hydra, mais aussi
de Spetses et Psara.
Andreas Miaoulis


Pendant les guerres Guerres de la révolutionnaires et napoléoniennes, les
navires de commerce d’Hydra brisèrent régulièrement le blocus britannique pour
livrer du blé du Péloponnèse à Marseille. La fortune des armateurs de l’île
s’accrut considérablement alors. Les bénéfices (partagés équitablement entre les
armateurs, les capitaines et les marins) pouvaient alors atteindre 400 % des
sommes investies au départ.

La guerre d'indépendance grecque

Hydra joua un rôle déterminant lors de la guerre d'indépendance grecque. Les
brûlots hydriotes d’Andreas Miaoulis firent beaucoup de dégâts à la flotte
ottomane.
Après l’indépendance, l’île se reconvertit dans la pêche aux éponges.

Personnalités de l'île

Personnalités historiques

* Lazaros Koundouriotis qui dépensa toute sa fortune pour armer une flotte
lors de la guerre d'indépendance
* Georgios Koundouriotis, son frère
* Andreas Miaoulis (1768-1835), amiral de la flotte grecque
* Emmanuel Tombazis
* Anastassios Tsamados, capitaine de l' Arès, mort à la Bataille de
Sphactérie (1825), en brisant la ligne égypto-turcque.
* Dimitrios Voulgaris

Personnalités contemporaines

Le grand poète canadien Leonard Cohen a habité cette ile.

Les Journées Rébétiques d’Hydra

Depuis 2001, l'île d'Hydra accueille, chaque mois d'octobre, les journées
rébétiques. Ces journées consistent en une série de conférences de spécialistes
internationaux du rebetiko. A chaque session, historiens, musicologues,
philologues, sociologues se succèdent sur des thématiques connexes au
rebetiko[5].

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