Drama - Néa Marmaras Sithonia par Vadur


Drama - Néa Marmaras Sithonia

par Vadur

 

Nous ne savons pas trop où nous allons allé aujourd’hui. Mon idée est de rejoindre Sithonia, une des presqu’île de Chalcidique. Nous devions y aller dès le départ mais à cause du sommet de l’OTAN, nous avions évité Thessalonique et Sithonia, le sommet se passant à Porto- Karras (sur la presqu’île) et le contre sommet à Thesssalonique. Maintenant, nous pouvons y aller. Tout est fini mais je ne sais pas quelle route prendre. Christian en a marre des kilomètres et voudrait s’arrêter un peu quelque part comme nous l’avions fait à Thassos. Mon idée préférée serait d’aller jusqu’au site de Philippi près de Kavala et de longer la mer ensuite mais cette route est plus longue que la route directe que Christian veut prendre. J’aimerais aussi faire un petit détour par la montagne Falakro qui domine Drama et qui abrite une station de ski mais là aussi, je ne préfère pas aborder le sujet car cela fait beaucoup de kilomètres. Christian veut prendre une route plus petite mais directe. Je lui explique que la route est dans la plaine et qu’à mon avis, elle n’offre peu d’intérêt et que je préfère alors prendre la route rouge juste à côté qui nous permettra d’arriver plus vite sur place. Je ne sais pas comment est la Chalcidique mais je m’en fait une bonne image comme je m’en faisais pour Thassos. En regardant Internet en France, je m’étais forgé une opinion et je m’étais dit qu’on pouvait rester 3 ou 4 jours dans un village de Sithonia : un jour pour le tour de la presqu’île, un autre pour le tour de la presqu’île voisine de Kassandra et un jour pour prendre le bateau et voir les monastères du mont Athos (la 3ème presqu’île).

Toujours persuadé donc que le coin était superbe, je me suis dit qu’il valait mieux aller directement sur place. Nous prenons donc la route mais au bout de quelques kilomètres, je trouve bizarre de longer toujours le Falakro. Je vois une pancarte indiquant une gorge et le nom ne me disant rien, je décide de m’arrêter pour prendre la carte des mains de Christian.

Nous ne somme pas sur la bonne route mais sur celle qui se dirige vers la station de ski Falakro. Christian s’énerve car il ne comprends pas. Je lui dit qu’on a du oublier de tourner à gauche quelque part. Nous faisons demi-tour. Nous trouvons que nous faisons beaucoup de kilomètre et Christian doute que l’on se soit trompé. Je refais donc demi-tour mais il faut biens e rendre à l’évidence, nous nous sommes trompés. Christian regarde la carte Michelin et voit une route blanche qui coupe au travers la plaine et rejoint notre parcours initial. Nous l’empruntons. C’est une petite route de campagne pour les paysans mais au bout de 2 km, le bitume disparaît. Prend-t-on le risque de continuer ? La route continue-t-elle longtemps ? Y-a-t-il beaucoup de kilomètres sans goudron ? Nous préférons assurés. Nous rebroussons chemin puis reprenons la grande route direction Drama. Pratiquement arrivés à la ville, nous trouvons la bifurcation loupée ce qui nous fait rager. La route est agréable et jolie. C’est un paysage de campagne. Au loin, on voit des montagnes : le Falakro et d’autres.

Bientôt nous arrivons en bordure de plaine et le paysage est toujours beau sous le soleil. Nous franchissons un petit promontoire et redescendons vers Amfipoli où je sais qu’il y a des ruines mais la route ne passe pas près du site et je ne vois rien d’indiquer. Je ne veux pas faire l’effort surtout que je ne sais pas trop si Christian est intéressé. Je continue donc mon chemin. Un peu avant d’arrivant sur la grande route Thessalonique –frontière turque, je vois un panneau « lion d’amphipoli » 200 mètre mais je ne fais pas le détour. Si je m’arrête pour voir une statue, je voudrai voir le reste du site qui apparemment n’est pas à côté du lion alors mieux vaut avancer.

Un peu après Amfipoli, nous logeons la mer jusqu’à Stavros. Nous avons déjà pris cette route dans l’autre sens quand nous avons fait notre trajet Litochoro (Mont Olympe) – Kavala. Stavros est une petite station balnéaire tranquille qui nous paraît sympa du moins vue de la voiture. Nous logeons encore la mer tout en nous élevant dans la montagne couverte de pins. C’est vierge et magnifique. Nous avons soif et avant de quitter le bord de mer et de grimper vers la montagne, nous voyons une route permettant d’aller vers un village du bord de mer en contrebas par une route en cul de sac. Le village ne nous plaît pas alors nous retournons sans nous être arrêter. Nous n’avons pas vu réellement de centre ville, ni de front de mer avec bar. Au retour, au niveau du croisement où nous avions tourné, nous nous apercevons que nous n’avons pas besoin de retourner sur notre d’origine car nous sommes sur la bonne route. Soit c’était mal indiqué, soit nous n’étions pas attentifs mais nous n’avions pas remarqué la direction au premier passage. La route s’élève et la forêt est toujours présente partout.

Sur le bord de la route, je vois des belles fleurs rouge mais il y a peu d’endroit pour se garer. Dans une renforcement de virage, je trouve enfin un endroit pour m’arrêter mais c’est envahi de taons. Je repars donc sans prendre de photo. Plus haut sur la route, des pompiers sont arrêtés et surveillent les alentours. C’est un poste de gué. Sur la route, nous en croiserons plusieurs. Voulant prendre une photo du paysage, je m’arrête mais c’est une nuée d’insectes et de taons qui m’accueillent et je me réfugie vite fait dans la voiture. Nous continuons donc notre route puis bifurquons au niveau de Paleopoli vers la presqu’île de Sithonia. La route est en pente douce. Le paysage a changé. La forêt a laissé place aux champs et le paysage de montagne à celui d’un terrain ondulé qui descend petit à petit. Nous nous arrêtons au premier village pour boire un coup car nous avons toujours soif. Nous entrons dans un bar avec une grande terrasse. Un adolescent vient prendre la commande et est rassuré de me voir parler grec. La lemonada est réellement bien venue. A l’intérieur un groupe de jeunes, seuls clients du bar, joue au babyfoot de façon bruyante mais joyeuse. Je rentre régler ma note et nous reprenons la route. Nous atteignons enfin la presqu’île. La descente nous a paru interminable sous la chaleur. Dès le premier village de Sithonia, Ormos xxxx, je m’arrête pour manger. C’est un très petit port d’où partent quelques bateaux pour une croisière à la journée le long du Mont Athos (côté ouest). C’est assez quelconque et surtout petit et coincé avec la route de contournement. Nous ne sommes pas emballés et nous irons ailleurs pour dormir. En attendant, nous allons manger dans une des tavernes. Comme d’habitude, ils n’ont pas tout ce qu’il y a d’écrit sur la carte. Le choix est même limité. Qu’importe ! Le repas n’est pas terrible mais on ne s’y habitue pas.. Nous partons à la recherche d’un village qui nous plaise pour chercher une chambre.

J’ai lu dans un guide que Vourvouru est bien. Nous y allons. En passant, nous apercevons un « lagon » presque enfermé par deux bandeaux de plage. C’est très beau et je me dis que je reviendrais faire une photo. Je bifurque rapidement sur la route de Vourvouru. La route est longée tout le long de maisons avec chambre à louer qui sont cachées derrière des arbres et des barrières. Sur un ou 2 km, nous logeons cette route et nous désespérons de trouver un centre à ce village. En réalité, on s’aperçoit en sortant qu’il n’y en a pas. C’est juste un défilé de maisons cachant tout accès à la mer. Tout est relativement neuf et sans aucun charme. D’après le guide, c’est d’ici que partent les bateaux pour le Mont Athos mais ce n’est pas vrai car il n’y a pas de port. Il faut aller à 4 km de là à Ormos xxx (où nous avons mangé) pour les mini – croisières. Nous décidons d’aller voir la côte ouest de la presqu’île car sur la côte est, au sud de Vourvouru, il n’y a que le petit village de Sarti. Vu la taille de ceux du nord, nous n’avons pas envie de faire des kilomètres pour rien. Le premier village que nous rencontrons est Neos Marmaras. C’est un vrai village qui s’étale de façon un peu compliquée sur plusieurs collines mais j’ai lu dans un guide qu’il y avait aucun intérêt à rester là en dehors des distributeurs automatiques. Bien que le village ne nous déplaise pas, nous continuons notre route vers le sud. Nous ne nous arrêtons pas à Porto Carras que nous avons vu depuis Neos Marmaras car c’est l’archétype de ce que nous n’aimons pas.

Des gros hôtels de béton, même de luxe, restent tout de même des camps de concentration, sans aucune âme, sans aucun charme et nous paraissent toujours horribles à regarder. Ceci n’est pas pour nous. D’ailleurs, les prix ne sont sûrement pas non plus pour nous. Hier et avant hier, les chefs d’état réunis pour la conférence de l’ONU s’étaient rassemblés dans ce « blockhaus » hideux, fierté de la Grèce soit disant mais qui a failli fermé il y a quelques années. Le prochain village aurait du être Toroni mais la route principale ne passe pas dans le village et je ne vois pas la sortie. Nous arrivons donc à Porto Koufo. C’est une minuscule station balnéaire qui s’étale le long d’une baie presque fermée. Le cadre est beau mais pas transcendant quant à la station elle même, quelques maisons au bord de la route sans centre nous laissent plutôt froid. Nous remontons donc vers le nord pour voir Toroni. C’est aussi une station balnéaire qui s’étale le long de la mer sur 500 mètre ou 1 km.. C’est un peu plus étendu que Porto Koufo, un peu plus quelconque. C’est mort, c’est sans charme mais ce n’est pas moche, juste quelconque.

Or quand vous avez eu une première semaine de vacances avec des paysages superbes et grandioses, vous ne pouvez pas vous satisfaire du quelconque. Nous préférons retourner à Neos Marmaras qui a au moins le mérite de ressembler à un village. Nous y cherchons une chambre mais le cœur n’y est pas. Nous essayons quelques chambres et hôtel du bord de mer mais tous semblent fermés ou endormis. Aucune ne nous inspire réellement. A la sortie sud du village , à l’écart, nous voyons un petit hôtel au bord de la route. Nous allons nous renseigner et tout nous convient. La femme est gentille, la chambre assez spacieuse, claire.. Il faut bien se poser alors nous nous installons. La vue du balcon donne sur la nature et on aperçoit à droite les bâtiments horribles de Porto Karras, heureusement cachés par de la verdure. Il y a une vache qui n’arrête pas de meugler. Nous faisons une petite sieste et allons à pied à la plage qui est un peu plus bas, entre Neos Marmaras et Porto Karras. On entend une musique très forte avec des tambours sursaturés qui tapent sur le système. Est-ce une discothèque ? Une voiture ? On ne le saura pas mais on le subira tout le long de notre bain. L’eau est bonne et cela nous fait du bien. Nous profitons de l’eau un maximum.

En rentrant, nous continuons la discussion que nous avons, Christian et moi, depuis notre arrivée sur la presqu’île et qui doit répondre à ces 3 questions : « que fait-on ? combien de temps reste-t-on ici ? Pour quoi faire ? ». J’avais l’intention de rester 3 jours et 4 nuits à Sithonia : un pour faire le tour de la presqu’île (dont on a fait déjà plus de la moitié), un autre pour faire le tour de la presqu’île voisine de l’ouest, Kassandra et un dernier pour faire une mini croisière le long du Mont Athos. Christian me fait remarqué que de toute façon, on ne peut pas rester aussi longtemps car les vacances sont bien avancées et qu’il faut retourner. Nous avions prévu pour le retour une étape. Nous ne savons toujours pas si nous allons visiter Thessalonique après. Il est vrai que la réunion de l’ONU nous en a empêché jusqu’à maintenant mais tout est fini aujourd’hui. Cependant, le cœur n’y est pas. Qu’y a-t-il vraiment à voir ? Et puis les grandes villes, on y vit toute l’année? Dois-je téléphoner à mon correspond du net qui habite Thessalonique ? Ma timidité face au téléphone ne m’y incite pas ainsi que la non réponse de cette personne à mes deux mails d’il y a un mois. Mais si nos contacts virtuels sont excellents, je en sais pas si il souhaite ôter le côté virtuel de nos relations. Les questions se bousculent . De toute façon, à quoi sert de rester 3 jours. Sithonia n’a rien d’extraordinaire. J’ai que Kassandra est plus touristique et est plus construite. Ne voyant déjà pas beaucoup d’intérêt à être à Sithonia, je n’en vois aucun de faire des kilomètres pour voir sa voisine. Nous nous mettons d’accord pour rester deux nuits sur place mais qu’allons nous faire demain, notre seule journée entière sur la presqu’île. Christian veut faire le tour de la presqu’île mais on l’a déjà presque fait (dommage qu’on n’ait pas pris quelques photos) et moi je préférerai faire la mini croisière mais Christian n’est pas très chaud. Rester cloîtrés sur un bateau n’est pas son truc. A force de parler, je le persuade que c’est sûrement ce qu’il y a de mieux à faire. Nous prenons notre douche et sortons pour aller manger. Nous passons devant les premières tavernes où les employés nous font signe de rentrer mais nous passons notre chemin car nous voulons marcher et aussi car les terrasses sont vides. Les employés nous font des signes qui veulent dire « pourquoi aller plus loin » mais cette attitude a tendance à me braquer même si, ce soir, elle m’amuse mais nous continuons à marcher. Nous logeons le bord de mer.

Les tavernes se suivent et se ressemblent. Ce sont toutes des Psarotaverna (tavernes de poissons). Nous sommes un peu échaudés après notre mauvaise expérience à Drama. De plus, nous en avons marre de manger toujours la même chose et surtout des frites grasses. Nous en avons marre de manger de la nourriture pas très bonne. Aucun restaurant ne nous inspire. Longer la mer est assez long car le village s’étale sur plusieurs collines et anses. Nous passons un endroit calme sans restaurant ni bar puis nous entrons dans la partie la plus animée du village.

Nous apercevons un restaurant chinois. Nous sommes tentés d’y aller pour changer mais on se dit que c’est tout de même un comble d’aller manger asiatique alors qu’on est en Grèce, pays dont la cuisine est excellente sauf dans les restaurants. Dès l’entrée sur la terrasse, nous entendons parlé français. Cela fait plus de une semaine qu’en dehors de nous deux, nous n’avons pas entendu un seul touriste parlé notre langue. Nous nous asseyons un peu plus loin pour qu’ils ne nous entendent pas et puis nous rions. C’est quand même bizarre que les seuls français que nous rencontrions soient dans un restaurant chinois.

La serveuse arrive et nous nous apercevons que bien que chinois, le restaurant est tenu par des grecques fort gentilles d’ailleurs. Les plats arrivés, nous mangeons avec appétit. Non seulement, c’est très bon mais en plus cela change des éternelles salades grecques, viandes grillés et frites. Ce n’est pas de la nourriture vite faite. C’est cuisiné et cela change tout. Malgré la chaleur qui fait sur la terrasse, nous restons un bon moment à table replet et satisfait. Nous allons faire notre petite volta sur les quais et nous allons jusqu’au bout de la jetée. Nous prenons un peu le frais avant de repartir. Le trajet de retour est long, le village s’étalant sur plusieurs anses mais cela a l’avantage de nous faire digérer. Dans le village, la chaleur est étouffante et il n’y a pas d’air. C’est seulement en arrivant à moins de 100 mètres de notre hôtel, c’est à dire à la sortie du village, que nous ressentons enfin une petite brise bien vivifiante. Les tavernes du coin sont toujours aussi vides L’air est un peu plus frais , la nuit sera bonne.